22.4.20

Confinement : du latin confinis, qui a la même limite, de cum, et finis, fin, frontière
Also spricht Wikipedia.

Pendant ce temps, dans l'oubli de la rue - ce luxe hélas de pouvoir oublier la rue - je suis allé voir du côté du jardin. Et comme là aussi la susdite finis arrivait vite, 4-5 mètres tout au plus, me suis souvenu qu'au-dessus par contre elle aurait plus de mal à se manifester. Et effectivement, même plus un avion où cogner son regard !
M'intéressant à cet espace j'ai constaté combien les oiseaux semblaient en forme ces derniers temps. C'est le printemps, c'est le confinement ?
Alors, comme l'heure ne me semblait pas propice au fignolage mais plutôt à la nécessité de l'expression avec les moyens du bord (précieux moyens du bord, quels qu'ils soient), fussent-ils alors avec bande passante bien réduite, vent dans le micro, enregistrements diluvien etc, j'ai pris les outils à disposition et creusé le terrain du moment.

Celui que nous traversons collectivement pixelise beaucoup, mais il me semble possible malgré tout, dans l'impureté chronique de ces réunions à distance où l'image et le son parfois se bloquent ou bien se vrillent, de sentir et de ressentir les choses, de façon paradoxalement renouvellée. Peut-être la clarté de phénomènes que le réel habituel nous cache ? la sensation du temps quand ses frontières s'effritent ou bien s'éloignent ? Celle de l'espace aussi, quand il vient à manquer ?

Je n'en sais rien. No sé, no sé.
Je sais par contre avoir mis en ligne deux vidéos faites de pluie, de flamenco & de silence, dont j'imagine maintenant l'errance ou l'attente silencieuse dans cet espace immensément confiné & viral, hostile & fraternello-sororal d'Internet. Elles seront contentes de croiser quelques humains, n'hésitez pas à les saluer.

https://www.youtube.com/watch?v=8LJOHh-Dz6c
https://www.youtube.com/watch?v=ILLqC2_3EA0&t=2s